Repères historiques

Pour ne pas se perdre dans l’abstraction du temps qui passe et que rien n’arrête, nous avons voulu égrainer ces années par l’inventaire de repères auxquels notre petite histoire se raccroche très concrètement.

 

1905 : Construction du PALAIS STOCLET à Bruxelles par l’architecte viennois Joseph HOFFMANN. Epuisement du style « art nouveau » en Belgique
1914-1918 : PREMIÈRE GUERRE MONDIALE. Ruines et reconstructions
1921 : Première proposition de MAISONS PRÉFABRIQUÉES en blocs de béton creux par l’architecte Antoine POMPE (Procédé DS)
1922-1940 : Les CITÉS-JARDINS : « Le Logis et Floréal à Watermael-Boitsfort » par les architectes EGGELINKX, MOEWART et FRANÇOIS
1933 : Concours d’architecture pour la RIVE GAUCHE D’ANVERS avec la participation de LE CORBUSIER, notamment.
1933-1939 : Construction de l’IMMEUBLE FLAGEY pour l’INR par l’architecte Joseph DIONGRE (commande sur concours)
1936 : Reconnaissance du DIPLÔME D’ARCHITECTE
1939 : Loi sur la PROTECTION DU TITRE et de la PROFESSION D’ARCHITECTE
1940-1945 : DEUXIÈME GUERRE MONDIALE. Ruines et reconstructions.
1943 : Publication à Paris de La CHARTE D’ATHÈNES. La Ville idéale… par LE CORBUSIER
1950-1959 : Reprise des CIAM, Congrès Internationaux d’Architecture Moderne, dont le dernier s’est tenu à Bruxelles en 1959
1958 : EXPOSITION UNIVERSELLE DE BRUXELLES. L’Atomium.
1962 : Loi sur l’URBANISME et l’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE. Promotion immobilière à grande échelle
1963 : Loi créant un ORDRE DES ARCHITECTES BELGES. Léon STYNEN, premier Président.
1970-1990 : Création d’une VILLE NOUVELLE en Belgique : LOUVAIN-LA-NEUVE (UCL) Création de CAMPUS UNIVERSITAIRES : SART TILMAN (ULg), DIEPENBEECK (Phai), PLAINE DES MANŒUVRES (VUB)
1977 : Réforme de la Loi sur l’Enseignement de l’Architecture : ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ARTISTIQUE DE TYPE LONG : les I.S.A.
1980 : La RÉGIONALISATION de l’Etat belge : la Flandre, la Wallonie et, plus tard, Bruxelles-Capitale
1985 : DIRECTIVE EUROPÉENNE 85/384/CEE : droit d’établissement ou de prestation de services pour tous les architectes dans les 12 pays de l’UE
2002 : Premiers ACCORDS DE BOLOGNE sur l’Enseignement supérieur en Europe
2003 : Suppression de l’usage du BARÈME DES HONORAIRES de l’architecte
2005 : Débat sur la RÉFORME DE L’ORDRE DES ARCHITECTES

Le contexte de l'époque

Au début du XXe siècle, la profession d’architecte n’était guère définie. On pouvait exercer en même temps le métier d’architecte ou d’ingénieur, d’entrepreneur ou d’agent immobilier, voire de marchand de matériaux de construction.

C’est le Code Civil belge (ancien Code Napoléon) qui avait instauré la responsabilité civile des constructeurs, entrepreneurs et architectes confondus.

L’enseignement de l’architecture se donnait au XIXe siècle dans des académies et écoles de dessin. Certaines d’entre elles préparaient vraiment au métier d’architecte : celles d’Anvers, de Bruxelles, de Bruges, de Gand, de Malines, de Liège, de Mons, de Louvain et de Tirlemont. Au début, ces académies étaient restées fidèles à un enseignement traditionnel de type « Beaux-arts ». Puis, un enseignement plus techniques s’est mis en place : à Gand en 1835 par la création d’une Ecole spéciale de Génie Civil avec, dès 1862, une section d’ingénieurs-architectes. Les Ecoles Saint Luc sont créées à Gand en 1862 également, et ce n’est qu’en 1926 que sera créé à Bruxelles l’Institut Supérieur des Arts Décoratifs (ISAD) qui deviendra plus tard l’Institut Supérieur d’Architecture de la Communauté française « La Cambre ».

Au début du XXe siècle, le diplôme d’architecte avait souvent uniquement une valeur artistique ou morale. Ni le titre, ni l’exercice de la profession n’étaient protégés. N’importe qui pouvait s’appeler architecte et exercer la profession. Plusieurs Unions Professionnelles d’Architectes étaient déjà en activité. C’étaient souvent des Associations urbaines ou régionales qui étaient reconnues par la Loi du 31 mars 1898 sur les Unions Professionnelles.

Les plus importantes étaient la Société d’Architectes d’Anvers et la Société Centrale d’Architecture de Belgique (SCAB). Viennent s’ajouter ensuite les sections de la SCAB à Liège, Gand, Bruges, Mons et Charleroi. Des 1900 des essais de regroupements sont tentés et le débat est ouvert. En 1904 une concertation est lancée par la SCAB en vue de la formation d’une FÉDÉRATION DES ARCHITECTES BELGES. Finalement, le titre adopté est FÉDÉRATION DES SOCIÉTÉS D’ARCHITECTES DE BELGIQUE. Les premiers statuts furent votés à l’unanimité le 8 septembre 1905.

Nous ne disposons plus aujourd’hui des textes officiels de ces statuts. Cependant, un projet de réforme des statuts datée du 7 novembre 1975 signale en son article premier :
« La FÉDÉRATION ROYALE DES SOCIÉTÉS D’ARCHITECTES DE BELGIQUE fondée en 1906 par les Unions ci-après (toutes Unions Professionnelles reconnues) :
SOCIÉTÉ CENTRALE D’ARCHITECTURE DE BELGIQUE,
SOCIÉTÉ DES ARCHITECTES D’ANVERS,
CHAMBRE SYNDICALE DES ARCHITECTES DE BELGIQUE,
ASSOCIATION DES JEUNES ARCHITECTES DE BRUXELLES,
ASSOCIATION DES JEUNES ARCHITECTES DE LIÈGE
décide de se constituer en fédération reconnue sous le nom de FÉDÉRATION ROYALE DES SOCIÉTÉS D’ARCHITECTES DE BELGIQUE (FAB) »

La naissance de la FAB

Cinq Sociétés réunies sous l’émulation de la SOCIÉTÉ CENTRALE D’ARCHITECTURE DE BELGIQUE (SCAB) et de la SOCIÉTÉ D’ARCHITECTES D’ANVERS fondèrent donc la FAB le 8 septembre 1905 à Bruxelles.

 

Le but était triple :

  • la promotion de l’Architecture et du métier d’architecte
  • la défense de la profession et des intérêts professionnels, sociaux et culturels de ses membres au niveau national et international
  • la coordination des actions dont elle a reçu mission de la part des associations qui en sont membres.

 

« Le premier Bureau Fédéral est constitué le 10 novembre 1905 et comprend Franz DE VESTEL (SCAB), Président, Michel DE BRAEY (Anvers), Vice-président et Paul LECLERCQ (SCAB), Secrétaire.

Le premier Comité de la Fédération était composé comme suit : Michel DE BRAEY, Ernest SORDIAU et Fernand VAN DIJCK (Anvers), WALLEGHEM, Charley GILSON et LECLERCQ (Association des Jeunes Architectes de Bruxelles), Fernand SYMONS, L. VAN LANGENDONCK et A. VANDE VELDE (Chambre Syndicale des Architectes de Belgique), Arthur SNYERS, CAGANUS et HALKIN (Association des Jeunes Architectes de Liège) et Joseph CALUWAERTS, F. DE VESTEL et Gustave MAUKELS (SCAB).

Statutairement, chaque Société comprenant au moins 25 membres aura 3 délégués à la Fédération. Le règlement pour la nomination de ceux-ci sera arrêté le 11 mai 1909, tandis que le montant de la cotisation annuelle (88 F) l’était depuis le 8 février 1907. Il est à noter qu’une entente cordiale exista , dans les débuts, entre le bureau fédéral et la Société Centrale d’Architecture, la Fédération ayant choisi le même siège que la SCAB, au Palais de la Bourse d’abord, au Ravenstein ensuite.

Par l’adhésion du KRING DER BOUWMEESTERS VAN BRUGGE EN VAN WEST-VLAANDEREN, le nombre de société fédérées atteignait déjà 10 en 1909. Les démarches, les pétitions, les congrès, etc., appartiendront dorénavant au bureau fédéral qui n’agira que sur avis unanime des délégués des sociétés… ce qui permettra évidemment à l’historiographe d’alléger sa tâche, seules les initiatives de la SCAB n’étant, à son sens, à prendre en considération dans la présente ‘Histoire’ ».

Les Premières actions de la FAB

La plupart des actions menées par les Sociétés ou Associations locales ou régionales avant 1905 furent, évidemment, confiées à la FAB. Certaines de ces actions étaient déjà entamées depuis longtemps.

Il en était ainsi, par exemple, en ce qui concerne les revendications à l’encontre de la concurrence déloyale qui régnait lorsque des fonctionnaires des Provinces, des Communes, voire de la Commission Royale des Monuments faisaient œuvre d’architecture. Ou encore, les protestations à l’encontre de simples dessinateurs désignés pour l’étude de restauration de bâtiments historiques (à Louvain, par exemple, en 1895).

Mais ce type d’action n’était pas évidemment simple à mener avec l’avis unanime des délégués. En effet, à cette époque, la profession n’était toujours pas protégée et aucun diplôme ne sanctionnait encore les études. Un autre type de démarche se mène en vue de l’établissement d’un barème d’honoraires. Le premier tableau des honoraires semble dater de 1886. Un tarif d’honoraires de la SCAB arrêté le 7 décembre 1902 et modifié en 1905 fut généralisé et adopté par la FAB en 1907. Il fut adopté plus tard, en 1963, par l’Ordre des Architectes.

On peut aussi relever des actions en ce qui concerne la nomination d’experts architectes par les tribunaux.

Ou encore la défense du droit d’auteur des architectes, qui aboutit en 1905 à un projet de Loi réglementant la propriété artistique. La question des droits et devoirs des architectes a occupé de longs débats dans les Sociétés ainsi qu’au sein de la fédération. Plusieurs Société disposaient déjà de « Codes de discipline » qui furent à la base du Code de Déontologie de l’Ordre des Architectes après 1963. Dans la plupart des Codes dans les Sociétés, une des règles unanime était l’interdiction de la publicité.

En 1903, il n’était toujours pas obligatoire de faire accompagner une demande de permis de bâtir par des plans établis par un architecte. La FAB mena d’importantes démarches dans ce but, mais elles n’ont pu aboutir qu’en 1939 par la Loi sur la protection du titre et de la profession d’architecte.

De façon générale, durant les premières années, la FAB avait pour tâche principale : le code d’honneur, le diplôme d’architecte, les concours publics d’architecture et le barème des honoraires. Et puis, ce fut 1914 avec le début de la première guerre mondiale.

La première guerre mondiale 1914-1918

La plupart des activités professionnelles furent interrompues de façon abrupte par la survenance dramatique de la guerre le 28 juillet 1914. Ce n’est pas le lieu ici de décrire les horreurs, les drames et les destructions qui se produisirent durant ces quatre années difficiles.

En 1918, la paix retrouvée, le pays s’attela à sa reconstruction, car les ravages de la guerre avaient laissé de cruelles blessures dans le patrimoine architectural du pays.

C’est ainsi que les architectes reprirent leurs activités dans les travaux de reconstruction. Cependant, durant les années qui suivirent, seuls quelques pouvoirs publics ou quelques bourgeois fortunés faisaient appel à un architecte.

Stimulées par une amélioration des moyens économiques et par un désir généralisé d’une architecture plus belle et de meilleure qualité dans laquelle l’architecte occuperait la place qu’il mérite, les sociétés professionnelles reprirent partout vie et activité. Au travers de leur Fédération, la FAB, qui alors regroupait les Unions Professionnelles d’Architectes reconnues de tout le pays, elles entreprirent des contacts avec les Autorités et des élus sympathisant et appréciant l’architecture, en vue de mettre l’accent sur l’INTÉRÊT PUBLIC de la démarche architecturale.

Un premier résultat de l’action commune des Associations au sein de la FAB fut la reconnaissance légale du diplôme d’architecte en 1936. L’évolution de la fédération jusqu’en 1939 connut des années de succès et des années plus difficiles. Plusieurs associations se plaignaient de voir la Fédération entreprendre des actions sans l’avis unanime de ses membres. Par contre, cette exigence d’unanimité était parfois considérée comme un frein par d’autres. Il fut alors souvent question de révision des statuts. Ceux-ci furent révisés en 1934, mais la réorganisation de la FAB ne pu se faire qu’en 1973. (Il n’est pas inutile de rappeler, comme le fait Victor MARTINY, « qu’il fut déjà question en 1933 de la formation d’une Fédération flamande des Sociétés d’Architecture. »)

La loi du 20 février 1939 sur la protection du titre et de la profession d'architecte

Un des premiers résultats d’une action commune au sein de la Fédération fut, sans nul doute, la négociation avec les Autorités qui aboutit à la Loi du 20 février 1939.

Ce ne fut pas seulement le titre, mais aussi le diplômé d’architecte qui allait être protégé, tout autant que l’exercice de la profession (art. 1). Tous les Arrêtés Royaux qui suivirent en la matière sont une conséquence de cette loi.

Désormais, on pouvait dire que pratiquement tout le monde devait faire appel aux services d’un architecte (l’Etat, les Provinces, les Communes, les services publics et les particuliers).

Cette obligation portait aussi bien sur le PROJET que sur le CONTRÔLE de tous les travaux de construction pour lesquels un permis de construire était nécessaire (art. 4).

L’art. 4 implique que le projet et le contrôle de l’exécution des travaux sont indissociables.

L’art. 5 de la loi stipule que les fonctionnaires ne peuvent pas exercer en tant qu’architectes en dehors de leur fonction, avec, comme exception, les enseignants.

L’art. 6 dit également que l’exercice de la profession d’architecte est incompatible avec celle d’entrepreneur de travaux publics ou privés.

On a dit souvent que cette loi instaurait un MONOPOLE professionnel. On peut en discuter encore longuement. Elle comporte cependant une réserve majeure dans le fait que le concours d’un architecte n’est obligatoire que lorsque les travaux font l’objet d’un permis de construire préalable, ce qui réduit déjà de façon importante la portée du « monopole ». On verra, lors de la régionalisation du pays, que les règlements urbanistiques augmenteront d’année en année le nombre de cas où l’on ne doit plus demander de permis de bâtir ou faire appel à un architecte.

D’autres pensent aussi que cette obligation généralisée aurait desservi finalement la qualité de l’Architecture, par le fait que la « signature » d’un architecte valait bien celle de n’importe quel autre architecte. A l’époque, cette loi fut, en tous cas, appréciée de tous.

La fin des années‘30

Le 12 décembre 1939 les statuts de la Fédération ont été révisés et publiés sous le n° 637. (Nous ne disposons plus d’une version officielle plus ancienne de ce texte.)

A ce moment toutes les associations professionnelles d’architectes en Belgique faisaient pratiquement partie de la Fédération. Elles furent admises statutairement sous le parrainage d’une des Sociétés fondatrices (et plus tard de deux Sociétés).

On totalisait alors dix-sept associations professionnelles d’architectes reconnues, membres de la FAB (dans le désordre) :

  • Koninklijke Maatschappij der Bouwmeesters van Antwerpen (KMBA)
  • Chambre des Architectes de Belgique
  • Association Royale des Architectes de Liège (ARALg)
  • Koninklijke Vereiniging der Bouwmeesters van Oost-Vlaanderen (KMBOV)
  • Association Royale des Architectes de la Province de Namur (ARAN)
  • Koninklijke Bouwmeesterkring van West-Vlaanderen (KBKWV)
  • Sociétés Royale des Architectes de Verviers et Environs (SRAVE)
  • Association Royale des Architectes de Charleroi (ARAC)
  • Association Royale des Architectes du Hainaut Occidental (ARAHO)
  • Union professionnelle des Architectes sortis des Ecoles Supérieures Saint Luc de Belgique / Beroepsunie der Architecten komende uit de Hogere Sint Lucas Instituten van België (UPA/BUA)
  • Architectenvereniging van de Provincie Limburg (AVPL)
  • Association des Architectes de l’Arrondissement de Mons (AAAMs)
  • Société des Architectes du Centre (SAC)
  • Association des Architectes de la Province de Luxembourg (AAPL)
  • Société Centrale d’Architecture de Belgique (SCAB)
  • Vlaamse Architectenvereniging (VAV)
  • Syndicale Kamer der Bouwmeesters van Leuven (SKAL)

Ce fut son apogée!
Hélas, quelques mois plus tard, le 10 mai 1940, la deuxième guerre mondiale éclate. Elle ne laissa que ruines et malheurs au travers des pires atrocités que personne n’aurait jamais pu imaginer…

L’après-guerre ’40-’45 et le legs Van Hove

Une fois encore le pays devait renaître de ses ruines. Les architectes reprirent leur collier dans de vastes travaux de reconstruction et de réorganisation des espaces urbains.

Les grandes théories, débattue déjà avant la guerre, refleurirent de plus belle : les CIAM, Congrès Internationaux d’Architecture Moderne créés en 1926 avaient lancé en 1933 la rédaction de la « CHARTE D’ATHÈNES » qui fut publiée par LE CORBUSIER à Paris seulement en 1943. Plusieurs grands projets de logements collectifs furent réalisés, en partie sur base de ces principes.

En 1948, la FAB se compte parmi les fondateurs de l’UIA, Union Internationale des Architectes, qui regroupe aujourd’hui les principales organisations professionnelles d’architectes dans 113 pays et représente ainsi plus d’un million d’architectes dans le monde. L’UIA est la seule organisation reconnue dans son domaine par d’autres institutions intergouvernementales telles que l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour la Science et la Culture) et l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce).

Mais le grand projet qui se préparait en Belgique après la reconstruction du pays et sa relance économique, allait être la première exposition universelle depuis le début de la guerre : l’EXPO de Bruxelles en 1958.

A la même époque, par une décision officielle du 13 août 1954 (Moniteur belge du 18 août 1954), il est conféré à la FAB, alors composée de 17 Unions-membres, le titre de « Fédération Royale ».

Un évènement très important pour la Fédération advint le 11 juin 1956. Il s’agit du legs que le Confrère Willy VAN HOVE, qui fut Président de la FAB de 1951 à 1954, fit au profit de la Fédération et de l’UPA. Une copie de son testament rappelle cette donation extraordinaire :

« Je lègue …

    • 1° À la Fédération Royale des Sociétés d’Architectes de Belgique ayant son siège 21 Rue Ernest Allard à Bruxelles, les 3ème et 4ème étages de mon immeuble situé 21, Rue Ernest Allard à Bruxelles, dénommé « la Maison des Architectes ».

 

    • 2° À l’Union Professionnelle des Architectes sortis des Ecoles Saint Luc en Belgique, ayant son siège 21, Rue Ernest Allard à Bruxelles, le premier étage de mon immeuble situé 21, Rue Ernest Allard à Bruxelles, dénommé « la Maison des Architectes ».

 

    • 3° Aux deux Sociétés précitées, en indivis et à part égale, les parties communes ainsi que l’appartement du 3ème étage – le rez-de-chaussée – salle d’exposition – du dit immeuble « la Maison des Architectes ».

 

  • 4° Ces donations sont faites à la condition que les deux Sociétés précitées maintiennent leurs sièges 21, rue Ernest Allard et qu’elles gardent à la « Maison des Architectes », l’affectation à laquelle je l’ai créée. […]

 

Signé W. van Hove, le 11 juin 1956 »

La Fédération a gardé son siège au 21 de la Rue Ernest Allard à Bruxelles, où elle occupe actuellement le 1er étage. Un PRIX D’ARCHITECTURE VAN HOVE a été institué par la FAB pour honorer la mémoire de son généreux donateur.

La déontologie professionnelle

Bien avant la création de la FAB, les Unions Professionnelles d’Architectes reconnues disposaient déjà des règles de bonne conduite très strictes et de barèmes d’honoraires . Ceux-ci différaient très légèrement d’une société par rapport à d’autres.

La FAB avait déjà publié le 12 juillet 1934 sous la Présidence de P. VERBRUGGEN un livret des « DROITS ET DEVOIRS PROFESSIONNELS DE L’ARCHITECTE ET BARÈME MINIMUM DES HONORAIRES ». Ce document était déposé aux Greffes de Tribunaux et aux Administrations publiques, aux Chambres de Commerce et Chambres d’Arbitrage du Bâtiment. Ce texte fut approuvé par 13 des 17 Sociétés qui constituaient la FAB.

En 1959 la FAB, sous la Présidence de Joseph MOUTSCHEN, publie une troisième édition du « Code et Barème » qui fut adopté presque partout en Belgique mais qui, à cette époque, n’était pas contraignant.

Ce n’est que le 26 juin 1963 qu’une Loi créa un ORDRE DES ARCHITECTES. La Fédération a mené durant de longues années une action pour obtenir cette loi. A partir de 1939, c’était auprès des Gouverneurs des Provinces que les architectes devaient s’inscrire dans le registre du Greffe provincial.

L’Ordre reçut comme mission de rédiger la DÉONTOLOGIE, dont le Règlement fut légalisé par un Arrêté Royal en date du 18 avril 1985. Les premiers Présidents et Conseillers provenaient évidemment de la FAB et de ses Sociétés reconnues. Mais les tâches de l’Ordre n’étaient pas les mêmes que celles menées par la Fédération. C’était l’intérêt public qui devenait prioritaire. La législation avait d’ailleurs prévu l’accompagnement des Conseils par des Assesseurs juridiques, ainsi qu’une instance d’appel et de cassation.

Après la démission du premier Président du Conseil National de l’Ordre des Architectes, Léon STYNEN de Anvers, c’est Charles DUYVER, un des anciens Présidents de la FAB, qui lui succéda, suivi en 1971 par Dan CRAET qui fut le 3e et le plus jeune Président. En 1971 siégeait également au CNOA comme membre effectif Piet KETSMAN, qui deviendra en 1988 Président de la FAB. Dan CRAET fut, lui aussi, Président de la FAB de 1996 à 2003.

La création d’un Ordre des Architectes (le dernier créé pour une profession libérale en Belgique) fut saluée comme le résultat d’une action soutenue depuis la Loi de 1939 sur la protection du titre et de la profession.

Personne ne se doutait à ce moment que les architectes, qui avaient tant fait pour obtenir cet Ordre, espéraient (erronément) que cette nouvelle Institution allait prendre en charge la plupart des activités de la FAB, tel que la défense des intérêts des architectes. Il n’en fut évidemment rien, étant donné les buts et moyens très différents entre ces deux Institutions.

Le paiement d’une cotisation obligatoire à l’Ordre et facultative dans les Sociétés d’architectes se fit, hélas au détriment de ces dernières.

De nos jours, il existe toujours dans le chef de très nombreux architectes une confusion entre les objectifs de l’Ordre et ceux des Groupements professionnels.

Après l'ordre des architectes…

La création de l’Ordre n’était pas une fin en soi. Elle complétait la permanente évolution des exigences de l’intérêt public et de la protection des maîtres d’ouvrage depuis l’application du Code Civil, la Loi sur la protection du titre et de la profession d’architecte, la Loi créant un Ordre des Architectes et l’Arrêté royal donnant force de loi au Règlement de Déontologie.

* L’évolution des techniques de construction et l’accès à la propriété pour un nombre de plus en plus important de citoyens imposèrent à l’architecte de se protéger contre les risques inhérents à l’exercice de sa profession.

Jusqu’en 1963 il n’existait aucune assurance qui acceptait de couvrir la responsabilité civile et professionnelle des architectes. C’est encore dans le giron de la FAB que naquit l’idée de créer dans ce but une société coopérative indépendante. La réassurance fut trouvée auprès de la « Mutuelle des Architectes de France », la MAF. C’est ainsi que fut créée en 1963 la Société Coopérative d’Assurances AR-CO, qui continue encore de nos jours à couvrir ces risques.

Le premier Administrateur Délégué de l’AR-CO, Edouard DRAPS, devint Président et Secrétaire de la FAB. Le premier siège de l’AR-CO était situé dans la « Maison des Architectes », rue Ernest Allard…

* Après la signature du traité de Rome le 25 mars 1957 par les six premiers Etats-membres européens, traité qui autorisait les échanges de biens, de services et de personnes, la Commission européenne instaura en 1970 le CLAEU, Comité de Liaison des Architectes de l’Europe Unie, qui avait pour objectif, notamment, de rechercher des accords entre les représentants de chaque Etat membre en matière de formation et de qualification professionnelle. Le Comité avait son siège à Bruxelles à l’adresse du Conseil National de l’Ordre. Les architectes Dan CRAET et Georges VRANCKX jouèrent, pendant des années, un rôle important dans ce Comité.

* Le 7 novembre 1975, un projet de nouveaux statuts a été élaboré par Jacques LA PEYRE et Leo BEECK. Ces statuts n’ont jamais pu être approuvés par les 17 Unions composant la Fédération à cette époque.

L’architecte LA PEYRE s’est également impliqué dans la révision du barème des honoraires et dans de nombreuses actions menées au sein de la Fédération.

* Durant son mandat de Président de la FAB, de 1976 à 1979, Victor MARTINY consacra un grand effort à la rédaction d’un « Règlement d’Ordre Intérieur ».

* En 1977 est votée la Loi sur L’ENSEIGNEMENT DE L’ARCHITECTURE en tant qu’enseignement supérieur de type long, c'est-à-dire, de niveau universitaire. Le nombre d’années pour l’obtention du diplôme est de cinq dans tous les établissements d’Enseignement de l’Architecture, tant dans les Instituts Supérieurs que dans les Facultés des Sciences Appliquées des Universités que dans les Instituts Polytechniques. La Loi de 1963 créant l’Ordre des Architecte se complète par l’obligation pour le jeune diplômé architecte d’effectuer un stage de deux années dans un bureau d’architecture qui dispose d’un professionnel habilité à exercer la mission de « maître de stage ».

* En 1980, la Belgique se régionalise. Les 3 Régions et les 3 Communautés reçoivent des compétences spécifiques en matière d’Aménagement du Territoire et d’Enseignement. A la FAB également, cette réforme de l’Etat entraîne la constitution de Groupes de travail selon les rôles linguistiques et les questions d’intérêt régional. C’est la naissance des deux ailes de la FAB : la BVA, Bond van Vlaamse Architecten, et la SAF, Sociétés des Architectes Francophones, au cours de la Présidence de l’architecte John BIBOT.

Les activités de la FAB continuent

* L’INFORMATION DU PUBLIC

Les deux ailes de la FAB, la BVA et la SAF, assument la tâche d’informer le grand public sur les tâches de l’architecte, par l’édition de brochures, par la participation régulière à BATIBOUW et dans des émissions à la radio et à la TV. C’est Pierre SAUVEUR qui avait négocié avec Georges de VESTEL l’implantation du Stand de la FAB dans le Patio de BATIBOUW. Cependant la Fédération ne parvint jamais à publier de façon régulière une revue professionnelle digne de ce nom. Cette mission fut dévolue par l’Ordre au CIAUD, Centre d’Information de l’Architecture, de l’Urbanisme et du Design, une ASBL qui créa la revue A+, dont la première parution date de juin 1973.

* L’INFORMATION TECHNIQUE DES ARCHITECTES

Le 24 février 1984 fut créée, à l’initiative de la FAB, la première banque de données sur la construction. Elle porta le nom de « BIB », Banque Informatique du Bâtiment. C’était au cours de la présidence de la FAB par Jacques DEPELSENAIRE. Le siège de BIB était situé au 5e étage de la « Maison des Architectes » et elle élu comme Président l’architecte Marcel REYMEN. Son trésorier fut Guy BRIEN, qui devint, lui aussi, Président de la FAB en 1994. Les moyens financiers de BIB devaient provenir du secteur des fabricants et distributeurs de matériaux de la construction, de telle sorte qu’elle joignait les intérêts des auteurs de projet – prescripteurs et des producteurs de matériaux et techniques. C’est pourquoi leurs fédérations respectives étaient co-fondatrices et faisaient partie du Conseil d’Administration. La BIB imprima les Index-Cards, le System Mailing et des micro-fiches. Après dix années d’activités de plus en plus difficiles, il fut décidé de procéder à sa cessation en bonne et due forme. Une activité semblable fut lancée par ailleurs par COBOSYSTEMS qui prit la place de BIB.

* LES SERVICES AUX ARCHITECTES

Dans les années ’80 également, la FAB lança encore une nouvelle ASBL dans le but de fournir des services aux architectes : ce fut ARCHITECTES-SERVICES. Elle lança une police d’assurance-groupe en hospitalisation et garantie de revenus, aussi bien que la vente de plaques de chantier munies du sigle de l’Ordre ou autres services juridiques. La BIB et ARCHITECTES-SERVICES organisèrent ensemble un Salon consacré à l’informatique et Pierre SAUVEUR négocia avec la société COMPUTERLAND un achat groupé réussit de micro-ordinateurs. Ce sont les architectes Charles DUPONT, Président de la FAB en 1984 et Jean-Marie FAUCONNIER qui furent les chevilles ouvrières de ce service repris ultérieurement par la BVA et la SAF.

* CONGRÈS, COLLOQUES ET AUTRES MANIFESTATIONS

Dés le début, la FAB s’est efforcée de tenir chaque année un CONGRÈS ou une manifestation importante. Lorsque les activités ont commencé à être menées séparément dans les deux ailes linguistiques, c’est à tour de rôle que celles-ci ont organisé ce genre d’évènement. Ainsi, le 24 et 25 octobre 1986 fut organisé à Liège par la SAF un colloque sur l’urbanisme et l’environnement. Ainsi également, le 27 février 1987 s’est tenu un COLLOQUE SUR LA RESPONSABILITÉ DE L’ARCHITECTE. Il a été organisé par la BVA et a rassemblé plus de 400 personnes au Palais 7 du Parc des Expositions à Bruxelles, sous la présidence de Piet KETSMAN, avec un panel de juristes et l’aide de l’AR-CO.

A cette occasion fut présenté à la presse l’édition en néerlandais du livre de Leo BEECK, intitulé « DE AANSPRAKELIJHEID VAN DE ARCHITECTEN. GEZIEN VANUIT EEN ANDERE HOEK ». Leo BEECK avait présidé la FAB de 1973 à 1975 et obtint pour cet ouvrage le titre de « L’ARCHITECTE DE L’ANNÉE », décerné par la revue ARCH&LIFE.

La version française du livre de Léo BEECK, intitulée « LA RESPONSABILITÉ DANS LA CONSTRUCTION. L’AUTRE POINT DE VUE » fut éditée en 1988 avec l’aide d’une nouvelle ASBL créée par la FAB le 4 septembre 1987 sous l’impulsion du Président Pierre SAUVEUR et intitulée PAB, Partenaires de l’Architecture Belge. Guy BRIEN en fut le Trésorier. Cette association de partenariat des architectes avec d’importantes firmes de produits de la construction devait permettre d’équilibrer les moyens financiers de la FAB et de ses deux ailes. La PAB fut dissoute après dix ans d’activités, en 1997, en présence des 7 derniers Présidents de la FAB.

Du côté francophone, un colloque a été organisé au cours de la présidence de la FAB par Guy BRIEN (1994-1996), sur le thème « ARCHITECTE DEMAIN ».

Plus tard, en 1991, sous l’impulsion de Jan KETELAER, ancien Président de la BVA, devenu alors Président du CNOA, s’est tenu à Louvain un important rassemblement national sous le nom de « ÉTATS GÉNÉRAUX DE LA PROFESSION ». Comme souvent, ces manifestations d’intérêt pour la profession reçurent un appui financier de l’Ordre.

C’est lors d’un de ces colloques organisés par la SAF que les premiers débats ont eu lieu au sujet de la création d’un groupe d’ARCHITECTES-BÂTISSEURS, ayant notamment comme particularité le fait que l’architecte-bâtisseur agit comme mandataire du maître d’ouvrage.

* LES AFFAIRES INTERNATIONALES

- En 1984, il fut décidé de créer une ASBL réunissant la FAB et l’ORDRE dans le but de rassembler les diverses activités intéressant les architectes sur le plan international : ce fut le début d’ARCHINTER. Les architectes Dan CRAET, Georges VRANCKX et Jacques DEPELSENAIRE y jouèrent un rôle très actif.

En 1985, les travaux du CLAEU aboutirent à la Directive Européenne sectorielle DIR.EU.85/384/CEE qui, la première, permit à des professionnels d’exercer leurs activités soit en s’établissant dans le pays d’accueil, soit en prestant leurs services dans les différents pays de l’Europe dans le cadre d’une reconnaissance réciproque de leurs diplômes respectifs. Ce fut une des rares Directives sectorielles mise en place, avec celle du secteur médical.

- Début 1988, sous l’impulsion de Pierre SAUVEUR, la FAB adhère à UNPLIB, Union Nationale des Professions Libérales et Intellectuelles de Belgique, où elle fut représentée par Dan CRAET et Piet KETSMAN. La FAB est également représentée au niveau européen au sein du SEPLIS, le Secrétariat Européen pour les Professions Libérales Indépendantes et Sociales.

- En 1972, lors d’un Congrès de l’UIA, Union Internationale des Architectes, où la FAB représentait les architectes belges, l’architecte Leo BEECK, futur Président de la FAB, tint un discours très remarqué sur le thème de « création et créativité ».En 1989, après quelques années d’interruption, la FAB décida de renouer avec l’UIA- Les négociations furent menées avec succès par son ancien Président, Pierre SAUVEUR.

- En 1988, sous l’impulsion de quelques architectes qui occupaient des fonctions importantes dans les organisations professionnelles de leur pays, et notamment en France, au Royaume Uni et en Espagne, fut créé à Lisbonne le CEA, Conseil Européen des Architectes, devenu en 1990 le CAE, Conseil des Architectes d’Europe. Sa principale fonction est de surveiller l’évolution des dossiers du niveau de l’Union Européenne et d’influer sur leur développement en mettant en évidence les domaines des politiques européennes qui ont un impact direct sur la politique et la pratique de l’architecture et l’environnement bâti.

Chaque pays membre y délègue 4 représentants. En Belgique l’Ordre y envoie deux représentants et les Groupements professionnels les deux autres.

La FAB y est représenté dès le début de la fondation du CAE et participe activement dans plusieurs Groupes de Travail. Les architectes Jan KETELAER, Michel PROCES et Bruno ZANARDINI y ont joué un rôle actif.

La présidence du CAE étant attribuée par un système de tournante, lorsque le tour de la Belgique s’est présenté en 1995, c’est le Confrère Jean-Marie FAUCONNIER qui occupa le poste de Président, après avoir été Président du Conseil National de l’Ordre de 1991 à 1993. C’est par l’intermédiaire du CAE que les organisations professionnelles de chaque pays membre sont tenues au courant des Directives en cours de préparation et qui auront une influence sur l’exercice de la profession.

Le CAE joue également un rôle d’influence dans les négociations qui se tiennent autour de GATS (General Agreement on Trade in Services) et de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce).

- En 1990, une Commission composée de membres de l’Ordre et des Groupements Professionnels participa aux travaux du Ministère du travail sur la transposition en Belgique de la DIR.EU. sur les CHANTIERS TEMPORAIRES OU MOBILES. Mais l’apport des architectes n’eut guère de conséquence sur le contenu de la loi belge en la matière.

- D’autres activités furent également organisées sous l’égide de la FAB sur le plan international. Il en est ainsi, notamment, des relations avec les pays de l’Europe Centrale et de l’Est. Ce furent les anciens Présidents de la FAB, DEPELSENAIRE et DE VOCHT qui menèrent des actions en Pologne, Hongrie, Roumanie et Bulgarie. Au moment du changement du régime en Roumanie il fut organisé une action de solidarité qui permit à plus d’une vingtaine de Confrères roumains d’être accueillis pour une période de stage dans des bureaux d’architecture en Belgique.

Ne rien oublier!

Il est matériellement impossible de retracer tous les évènements qui ont égrainé l’existence de la FAB durant ces 100 années. Il faudra bien en énoncer encore quelques-uns, un peu en vrac, en nous excusant auprès de Confrères qui s’en sont occupés avec un dévouement digne d’éloges.

* LA POST-FORMATION PROFESSIONNELLE

Cette activité a été lancée par Jacques DEPELSENAIRE avec l’aide des structures de services dans le Hainaut et l’appui de personnalités politiques qui accordèrent d’importantes subventions. Elle se prolongea vers le Conseil National de l’Ordre qui reprit l’organisation d’une formation continuée pour les STAGIAIRES.

* LES RELATIONS AVEC LES CLASSES MOYENNES

En 1963, l’Arrêté Royal réglant l’application de la Loi créant un Ordre des Architectes avait chargé le Ministre des Classes Moyennes de l’Exécution de cet Arrêté, plaçant ainsi, implicitement, la profession d’architecte sous sa tutelle. (Celle-ci a encore été rappelée clairement par Madame Sabine LARUELLE, l’actuelle Ministre des Classes Moyennes.) Mais la FAB avait déjà, de longue date, noué de nombreux liens avec les différentes organisations PME dans le pays. Plusieurs de ses responsables occupèrent, par ailleurs, des fonctions importantes dans les instances représentatives des Classes Moyennes. Ainsi, par exemple, Dan CRAET dans l’UNPLIB et dans COBATY, une association qui regroupe les professionnels de la construction, et aussi Roger DE VOCHT, qui, de 1975 à 1990, siégea au Conseil Supérieur des Classes Moyennes.

* DES REVUES ET DES BULLETINS

La BVA a publié la revue KONTAKT sous la direction de l’architecte Pierre DE WEERDT.

De son côté, la SAF publia quelques temps la revue PERSPECTIVES sous la direction de l’architecte Jacques BLONDIAU.

Durant quelques mois également, la SAF diffusa une revue intitulée CONTACTUEL, un complément de la revue ARCH & LIFE.

Mais la plupart des Associations au sein de la FAB disposent également de leurs propres bulletins de liaison régulière entre leurs membres.

* PUBLICATIONS TECHNIQUES

La FAB et la CNC, Confédération Nationale de la Construction, publièrent en 1988 un CAHIER GÉNÉRAL DES CHARGES, Clauses Administratives, qui fut en usage durant de nombreuses années dans tous le pays.

Les mêmes partenaires et les Experts-Architectes s’associèrent pour publier le très intéressant livret pour l’ENTRETIEN DES BÂTIMENTS dont l’édition semble, hélas, épuisée, mais qui reste d’actualité.

Il n’est pas inutile de rappeler ici qu’au cours de la présidence de Dan CRAET, la FAB repris sa place au sein de l’Assemblée Générale du CSTC, où elle dispose d’un droit de vote. Plusieurs architectes sont actifs dans diverses Commissions du CSTC.

* LA QUESTION DE LA PROMOTION IMMOBILIÈRE

Le 5 mai 1988, la FAB, sous la présidence de Pierre SAUVEUR, signe une Charte avec la société Wolfgang VERRAES offrant aux architectes de se former et de s’intégrer dans le marché de construction bois.

En 1995 la FAB charge Guy BRIEN de coordonner un Groupe de Travail composé, notamment, de Jan KETELAER, Bernard GRUTMAN et André PELLEGRIN de la Fédération des Entrepreneurs Généraux, qui aboutit, après de longues séances de travail, à un PROTOCOLE D’ACCORD publié le 7 septembre 1995 sous le titre « Les honoraires pour les missions d’architectes dans le domaine de la promotion immobilière d’habitation et le louage d’ouvrages dans le clé-sur-porte ». Ce travail n’a, hélas ! pas été concrétisé… Il aurait pu apporter une solution constructive aux problèmes, toujours pas réglés, des constructions « clé-sur-porte ».

* LES AWARDS DE L’ARCHITECTURE

Après 17 années d’édition de la revue indépendante ARCH&LIFE et l’organisation annuelle des AWARDS DE L’ARCHITECTURE, son fondateur, l’architecte Jean-Marie FAUCONNIER céda en 1999 à la FAB l’organisation des AWARDS DE L’ARCHITECTURE BELGE.

En outre, en 1989 la FAB et ses deux ailes linguistiques, la SAF et la BVA, avaient attribué pour la première fois, sur proposition de l’organisateur, un prix spécial destiné à un jeune lauréat.

Sous la direction de l’architecte Eddy VANZIELEGHEM, LES AWARDS DE L’ARCHITECTURE BELGE connaissent aujourd’hui un succès croissant.

* LA COMMISSION CONCILIATION CONSTRUCTION

Sous l’impulsion du Ministre VERWILGHEN en février 2001 la FAB s’est également impliquée de façon active, ensemble avec la Confédération Construction et l’Association des consommateurs Test-Achats, dans la mise en place de l’asbl Commission de Conciliation-Construction, financée par le Ministère de la Justice. Elle y est représentée par Henri Poncin en Philip LAPORTA.

Et pour conclure…

Il est de notre devoir ici, avant de conclure ce bref survol, de mettre en lumière les mérites de quelques personnes qui, dans l’ombre de leur tâche parfois ingrate, ont contribué largement au succès de la FAB : l’architecte Jules MALAISE qui a assumé durant de longues années le poste de Trésorier et de Secrétaire et Madame Maria ELEN, qui fut durant 15 ans la Directrice de l’Administration.

Après le rappel de tant d’activités, menées avec des succès divers par la Fédération, ses ailes linguistiques la BVA et la SAF, ainsi qu’avec les Associations-membres et les partenaires externes, on ne peut tenir sous silence la défection de quelques Associations locales, ni le succès de l’ASBL NAV, de Nationale Architectenvereniging, qui n’a cessé de croître depuis plus de 50 ans, même si cette association n’a pas les caractéristiques des Unions Professionnelles reconnues. Son succès est du, notamment, aux services et à la documentation technique et administrative qu’elle diffuse régulièrement vers ses membres en Flandre.

En 1993, l’architecte Bert ROBAYE, Président du CNOA, lança le projet de l’institut national de l’architecture, à la suite d’une concertation entre l’Ordre et la fédération, appelée COLOCO : « Coordination Logistique Communication ». Le fossé qui s’était creusé, avec le temps, entre l’Ordre et les Associations d’Architectes a vu ainsi se jeter plusieurs passerelles de communication bien utiles. Ces relations de la FAB avec l’Ordre des Architectes se sont concrétisées par la création d’un groupe de liaison appelé CPO, CONCERTATION PERMANENTE OVERLEG.

Les efforts de la FAB pour répondre aux objectifs qu’elle s’était assignés en 1905 lors de sa création ne sont pas parvenus à combler tous les espoirs qu’y ont placé la trentaine de Présidents qui se sont succédés tous les 3 ans. Cependant, un renouveau est en route et l’optimisme est de mise. Il est parallèle aux intentions actuelles de l’Ordre de répondre à une demande de réforme en profondeur de son champ d’action et de son fonctionnement.

La profession d’architecte vit en ce moment une période d’une importance capitale pour son avenir. Il est à espérer que tous les acquis récoltés par le travail bénévole de tant de pionniers sauront être préservés pour que les espoirs légitimes qui sont placés dans un avenir très prometteur et très proche fassent que celui-ci soit digne du passé glorieux de la FÉDÉRATION ROYALE DES SOCIÉTÉS D’ARCHITECTES DE BELGIQUE.

Longue vie encore à notre centenaire ! Piet KETSMAN et Jean-Marie FAUCONNIER, architectes Nos remerciements à tous ceux qui nous ont aidé à réunir les informations résumées dans ce LIBER HISTORICUM FAB 100 : Madame HERRY (archives de Jacques LAPEYRE), Messieurs Xavier FOLVILLE( historien de l’art) et, John BIBOT, Guy BRIEN, Dan CRAET, Jacques DEPELSENAIRE, Bernard HEMELEERS, Jan KETELAER, Pierre SAUVEUR et Bruno ZANARDINI (archives de Victor MARTINY), architectes.

 

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